Extrait du livre blanc : Le rôle de l’architecte – Le Cercle CESAM
Préambule

Deux cas sont possibles pour la création :
• Des clients demandant des choses similaires aboutissant à une opportunité de création d’une ligne de produit ;
• Le marketing/la stratégie fait une étude d’opportunité identifiant le fait de mettre en place une stratégie de ligne de produit. L’étude de marché peut englober plusieurs niveaux de produits et de services. Il faut également bien prendre en compte la récurrence des demandes et l’évolutivité du produit (liées aux facteurs légaux, technologiques…). L’architecte doit avoir en entrée ces données pour construire dans le temps sa ligne de produit.
Dans le cadre d’un projet interne (pas du développement d’un produit pour un client), il s’agit de définir l’architecture standard en utilisant toutes les techniques de l’architecte plus les techniques de maîtrise de la variabilité.

L’ESSENTIEL

Bien définir une ligne de produit commence par bien délimiter le périmètre du marché qu’on cherche à adresser et à récolter l’ensemble des besoins qu’elle doit couvrir ainsi que le niveau de maturité attendu par ce marché. Cela doit se faire en collaboration entre les gens qui représentent les clients et ceux qui portent la technique (y compris les aspects fabrication, logistique…). Garder sous contrôle ce périmètre est un élément clef de la réussite d’une ligne de produit : on a en effet tendance à l’agrandir par opportunisme ou le réduire par volonté d’optimisation locale. La manière d’adresser ce périmètre (au bon niveau de grain, dans la bonne temporalité…) est également un facteur de succès. La mise en place d’une ligne de produit induit forcément un changement de paradigme à prendre en compte.

LES ECUEILS PRINCIPAUX

Parmi les principaux écueils, on notera :

  • Pas de gouvernance dès la création de la ligne de produit.
  • Écueil récurrent vis à vis des demandes clients : créer une ligne de produit uniquement sur opportunités projets sans mise en place d’une stratégie basée sur une étude de marché (même très light ou en récupérant les informations des commerciaux/tickets SAV etc.), d’une gouvernance associée ou de processus off-cycle qui demandent un investissement hors projet.
  • Phasage temporel : développement pas en phase avec les besoins projet.
  • Non prise en compte du niveau de récurrence et de l’évolutivité (produit, du marché au sens large etc.) dans la stratégie de mise en place d’une ligne et du scope.
  • Gestion du changement : la rationalisation des coûts par la mise en place d’une ligne de produit peut créer des peurs au sein des équipes. Accompagner le changement peut être un coût non négligeable de la mise en place d’une ligne de produit.
LES BONNES PRATIQUES

Voici quelques bonnes pratiques à prendre en compte :

  • Se donner une vision cible du produit 150% mais le développer (en fonction des opportunités) étape par étape afin de se laisser la liberté dans la roadmap, ce qui permet d’être plus efficace pour l’adéquation avec le besoin client.
  • Mettre en place deux feature models : un feature model boîte noire qui permet d’appréhender l’ensemble des possibilités qu’offre la ligne de produit vue du client et un feature model boîte blanche qui relie les composants nécessaires en regard des options choisies.
  • Ne pas négliger les aspects communication entre projets et ligne de produit (via une gouvernance). Les projets doivent comprendre qu’on cherche un optimum global au niveau de l’entreprise. La ligne de produit doit intégrer les besoins des projets pour ne pas être hors sol.
  • L’outil de production doit être associé aux réflexions de la ligne de produit.
  • Conscientiser les choix stratégiques qui sont fait autour de la ligne de produit.
  • Inciter les projets à la réutilisation.
  • Clairement définir les limites de la ligne de produit, c’est à dire le type de systèmes qu’elle ne couvrira pas.
  • Mailler l’architecture documentaire (de la spécification jusqu’aux tests) sur l’architecture de la ligne de produit afin de favoriser la capitalisation sur projet et la gestion de la configuration.
  • Sur des produits très complexes, ne pas hésiter à développer la ligne de produit au niveau des sous-systèmes (sous réserve d’avoir pensé globalement l’approche modulaire).
  • Mettre en place une montée en compétence des collaborateurs sur les principes des lignes de produits.
  • Découpler les interfaces externes des fonctionnalités coeur afin de les rendre plus facilement intégrables (et ne pas à avoir à re-designer les fonctions coeur dès que les interfaces externes changent).
TEMOIGNAGES

Nous avons compilé ici un certain nombre de verbatims de chef de projet ou d’architecte système de différentes entreprises, et qui font écho à cette phase :

Nous avons mis en place une stratégie de type “briques & modules” c’est-à-dire que nous nous sommes dotés d’une vision d’architecture modulaire cible en travaillant sur notre diversité existante et nous développons les briques technologiques de cette architecture par étape.
Nous commençons à envisager chaque élément de nos systèmes comme une brique de légo réutilisable et les incluons dans une démarche plus globale de “platforming” jusqu’aux couches les plus hautes de nos systèmes.
Nous avons synchronisé une démarche de ligne de produit calculateur avec une ligne de produit logiciel et ainsi les interfaces logiciel/calculateur sont stabilisées.
Nous avons mis en place notre ligne de produit sur le logiciel afin de mieux maîtriser la montée en cadence des développements.

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